Une réforme discrète mais potentiellement majeure pourrait bientôt modifier l’équilibre des marchés financiers américains. Selon une enquête de Reuters, la SEC (Commission des valeurs mobilières des États-Unis), le NASDAQ et le New York Stock Exchange (NYSE) discutent depuis plusieurs mois d’un assouplissement des obligations réglementaires imposées aux entreprises cotées.
Ce dialogue s’inscrit dans un contexte plus large de politique économique favorable à la dérégulation, menée par l’administration Trump, afin de stimuler la croissance. Pour certains experts interrogés, ces négociations pourraient déboucher sur la plus importante réforme des marchés financiers américains depuis la loi sur le soutien aux startups (JOBS Act) de 2012.
Un marché en déclin
Depuis l’an 2000, le nombre d’entreprises cotées aux États-Unis a chuté de 36 %, selon les données du NASDAQ. Beaucoup de jeunes entreprises, notamment dans le secteur technologique, hésitent à entrer en Bourse en raison de la complexité administrative, du coût élevé de mise en conformité, et de la pression exercée par les autorités de régulation. À titre d’exemple, un prospectus d’introduction en Bourse peut désormais atteindre 250 pages, contre seulement 47 pour Apple lors de son IPO en 1980.
Certains dirigeants préfèrent donc rester privés. C’est notamment le cas de SpaceX, dont la direction aurait exprimé des réserves face aux contraintes du marché public, selon un témoignage recueilli par Reuters.
Des pistes de réforme à l’étude
Parmi les mesures envisagées :
- Allègement des règles de vote par procuration pour les actionnaires ;
- Réduction des frais d’inscription en Bourse ;
- Facilitation des levées de fonds via la vente d’actions supplémentaires ;
- Simplification des procédures pour les sociétés devenues publiques via des SPAC (véhicules d’acquisition cotés).
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Malgré ces signes d’ouverture, les spécialistes ne s’attendent pas à une explosion immédiate des IPO cet été. Assouplir la réglementation ne suffit pas si les conditions de marché ne sont pas réunies. Les entreprises recherchent avant tout une valorisation favorable et des investisseurs confiants.
Cela dit, si certaines réformes sont adoptées dans les prochains mois et que la conjoncture reste stable (inflation en recul, taux d’intérêt contenus), l’automne pourrait marquer un tournant, avec une reprise progressive des introductions en Bourse.
Pour l’heure, l’été 2025 s’annonce comme une période d’observation. Mais les mouvements engagés pourraient bien redessiner, à moyen terme, le paysage post-pandémique des marchés de capitaux aux États-Unis.
Sources : Reuters (juin 2025), NASDAQ, SEC (États-Unis).