Pour beaucoup de femmes brillantes et belles qui naviguent la vie loin de leur pays, il existe un paradoxe douloureux. Des qualités qui devraient être des atouts indéniables – l’intelligence, la compétence, la présence, et oui, l’apparence – peuvent parfois devenir des sources de difficultés ou de marginalisation.

Pourquoi notre « éclat » devient-il parfois une cible ?

  1. Le paradoxe de la « menace » : Une compétence exceptionnelle associée à une visibilité (que l’apparence peut amplifier) peut déstabiliser des hiérarchies bien établies, entraînant des résistances subtiles (ou flagrantes), l’étiquette « intimidante », ou la minimisation de nos réalisations.
  2. Objectification vs. reconnaissance : La beauté peut malheureusement éclipser la brillance. On risque de ne pas être écoutée de la même manière, d’être d’abord valorisée de façon superficielle, ou de faire face à des préjugés qui sapent notre crédibilité professionnelle. Le défi est d’être vue comme une personne entière.
  3. Pressions intersectionnelles : Vivre à l’étranger ajoute des couches de complexité. Les différences culturelles dans les normes de genre, les préjugés raciaux ou ethniques potentiels, les barrières linguistiques et les codes sociaux méconnus exacerbent les défis. La marginalisation n’est pas monolithique ; elle peut provenir simultanément de notre étrangeté, de notre genre, de notre apparence et de notre intellect. Sommes-nous exclues pour être « trop » ou simplement pour être différentes ?
  4. Isolement et double contrainte : Se démarquer peut être isolant. La pression de se conformer tout en exploitant nos forces uniques crée des double-contraintes épuisantes. Atténuer notre éclat ressemble à une trahison de soi, mais briller fort peut attirer des frictions indésirables ou des interprétations erronées.

Les politiques ESG peuvent-elles offrir une lueur d’espoir ?

Les cadres ESG (Environnement, Social, Gouvernance), en particulier le « S » (Social), visent théoriquement à créer des lieux de travail et des communautés plus justes et inclusives. C’est là qu’un espoir prudent rencontre des questions critiques :

  • Aide potentielle :
    • Mandats de diversité & inclusion (D&I) : Un reporting ESG fort pousse les entreprises à formaliser des politiques D&I, créant potentiellement des espaces plus sûrs, des recrutements/promotions plus équitables et des canaux pour adresser les préjugés – bénéficiant aux femmes confrontées à des marginalisations multifacettes.
    • Politiques de non-discrimination & harcèlement : Des critères « S » robustes exigent des politiques claires et des mécanismes de responsabilisation, essentiels pour lutter contre l’objectification ou l’exclusion.
    • Focus sur le bien-être des employés : Ce pilier pourrait favoriser des environnements où les pressions uniques subies par les femmes à l’étranger (isolement, stress d’adaptation culturelle) sont reconnues et prises en charge.
  • Limites importantes & questions :
    • Le « S » est souvent le maillon faible : Les priorités ESG penchent souvent vers les métriques Environnementales et de Gouvernance. La composante « Sociale », surtout sur des enjeux nuancés comme les biais intersectionnels, reçoit-elle de véritables ressources et un engagement de la direction ?
    • « Case à cocher » vs. changement culturel : L’ESG entraîne-t-il une transformation culturelle profonde, ou incite-t-il à un reporting superficiel ? Des politiques peuvent-elles vraiment démanteler les biais inconscients qui font que les femmes brillantes sont perçues comme « menaçantes » ?
    • Mesurer l’immatériel : Comment mesurer et rendre compte efficacement de l’éradication des marginalisations subtiles, des micro-agressions ou des défis spécifiques des femmes étrangères dans les cadres ESG ? Les données captent-elles ces expériences multidimensionnelles ?
    • Application mondiale : Les normes ESG sont-elles appliquées de manière cohérente et significative dans les différents contextes culturels où une femme peut travailler ? Ou les normes locales les supplantent-elles parfois ?

L’Inquiétude : L’ESG promet un cadre pour l’équité. Pourtant, nous devons nous demander s’il possède la profondeur, l’application effective et la priorisation sincère nécessaires pour aborder les façons complexes, souvent invisibles, dont les femmes brillantes à l’étranger peuvent être marginalisées précisément à cause de leurs forces perçues et de leur visibilité. Atteint-il les racines du problème, ou se contente-t-il d’élaguer les branches ?

Le chemin exige de la résilience. Continuons à interroger les systèmes, à nous soutenir mutuellement et à exiger que des cadres comme l’ESG tiennent leur promesse de créer des espaces où tout notre éclat – brillance, beauté et perspective unique – est valorisé, et non diminué.