La marginalisation économique des femmes : un frein à la prospérité

Les systèmes économiques contemporains continuent d’imposer des charges disproportionnées aux femmes – particulièrement aux mères et aux parents isolés – à travers des politiques publiques et des pratiques d’entreprise qui pénalisent leur participation au marché du travail tout en dévalorisant le travail de soin. Les données révèlent des inégalités systémiques :

  • Les mères isolées dans les économies avancées subissent des taux marginaux effectifs supérieurs à 70 % lorsqu’elles reprennent un emploi, en raison de la réduction des aides sociales .
  • La « pénalité maternelle » réduit les revenus globaux des femmes de 600 000 $ aux États-Unis et 400 000 € dans l’UE .
  • Le travail de soin non rémunéré, majoritairement assuré par les femmes, représente 9 % du PIB mondial – plus que le secteur manufacturier – mais reste ignoré dans les comptes nationaux .

Ces problèmes exigent des réponses politiques urgentes, alignées sur les nouvelles normes ESG (Environnementales, Sociales et de Gouvernance).

Les obstacles structurels à surmonter

1. La désincitation au travail

  • Dispositifs sociaux contre-productifs : De nombreux programmes réduisent les aides à l’euro près lorsque les revenus augmentent, créant des trappes à pauvreté. Par exemple, les réformes Hartz IV en Allemagne ont été critiquées pour leur impact sur la motivation au travail .
  • Déficit de modes de garde : La France et les États-Unis sont parmi les pires élèves de l’OCDE, avec des coûts de garde absorbant 35 à 50 % des revenus médians des femmes .

2. Les défaillances des entreprises

  • Taux d’attrition : 43 % des cadres féminins quittent leur poste dans les 5 ans suivant une naissance .
  • Plafond de verre maternel : Les mères ont 40 % moins de chances d’être promues que leurs collègues sans enfants, à compétences égales .

Des solutions politiques immédiates

1. Réformer les filets sociaux

  • Seuils de revenus protégés : Adopter le modèle portugais (Complemento Solidário) où les premiers revenus ne réduisent pas les allocations.
  • Garde d’enfants universelle : Suivre le programme québécois à 8 $/jour, qui a accru l’emploi des mères de 22 % .

2. Responsabiliser les entreprises

  • Transparence obligatoire : Exiger la publication :
    • Des taux de rétention des mères salariées
    • Des écarts de rémunération par statut parental
  • Programmes de retour : Formations rémunérées (ex. : Returnship de Goldman Sachs) pour réintégrer les aidants.

L’ESG 2025 : un cadre pour une économie inclusive

1. Nouvelles métriques sociales

  • Investissements dans les crèches : Noter les entreprises sur leurs infrastructures d’accueil.
  • Audits d’équité salariale : Lier la rémunération des dirigeants à la réduction des écarts.

2. Réformes de gouvernance

  • Représentation dans les conseils : Quotas pour parents de jeunes enfants (sur le modèle norvégien).
  • Investissement genré : Fonds ISR ciblant les politiques familiales des entreprises.

Étude de cas : le modèle islandais

  • Politique : 9 mois de congé parental (non transférable), maternelles subventionnées.
  • Résultat : 90 % d’emploi maternel contre 62 % dans l’OCDE .

Recommandations

1. Aux gouvernements :

  • Intégrer les années de soin dans les calculs de retraite.
  • Subordonner les allègements fiscaux aux performances en égalité.

2. Aux investisseurs :

  • Créer des indices ESG « matriarcaux » excluant les entreprises non vertueuses.

3. Aux institutions internationales :

  • Faire de la garde d’enfants un indicateur ODD de l’ONU.

Conclusion

Lutter contre la marginalisation économique des femmes n’est pas qu’une question de justice sociale : c’est une opportunité de 28 000 milliards $ pour le PIB mondial . Sans réformes ESG courageuses, les inégalités menacent la croissance elle-même.

Sources : OCDE, OIT, Banque mondiale, McKinsey